(pas si) Vieilles choses

Nous en étions là. Fatiguées, exténuées, complètement crevées, des cernes creusées comme des tombes sombres, humides, la chair fraîche de nos bras, fièrement dévoilée et offerte au seigneur soleil, le sang luisant et coagulant sous ses rayons poignardants  nous en étions repoussantes et magnifiques, la nausée, la gerbe, sans retenue, purgeant les poisons et les infections transmises à nous par cette époque souillée et nauséabonde. Nous pleurions de rire, et riions de rage, le cœur en feu, ensemble dans l'agonie, un jour, toujours, et aujourd'hui, c'est demain, nous voilà seules, comme l'étincelle qui vient se perdre loin de l'explosion. Il est peut-être de notre devoir d'atterrir juste, maintenant, afin d'entraîner à notre tour un nouveau brasier ardent, splendide et fabuleux, mais avant tout il est de notre devoir de conserver en nous la flamme et l'âme digne en toute circonstance des guerriers du feu.


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L'éternité des secondes à venir.
Nous n'y pensions pas.
Nos morts et nos fantômes,

Nous n'y pensions plus.

Le fracas constant de l'eau
Nous prenait la tête 
Jamais le silence, 
Nous décadansions
Sur cette musique brut
Violente, assourdissante, mais,
Tant qu'elle était était là
Nous étions en  vie 




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Confessions d'une enfant du siècle.

Confessions d'une enfant du siècle.
Hier, je fus prise d'une soudaine envie de danser, oublier ce mois de montagnes russes aussi excitant que terrifiant. J'ai pris de la drogue qui n'a eu aucun effet sur mon comportement et n'a pas généré en moi l'empathie surnaturelle qu'elle était censée me procurer, ni la positiv'attitude, ni l'amour inconditionnel de mon prochain, tout ça tout ça. A marche pu' les superpouvoirs.

Je m'étais pourtant bien préparée pour l'occasion : une face peinturlurée digne du plus intrépide guerrier navajo de la tribu, avec une touffe spectaculaire qui disait "Je n'ai pas peur de vous", en bref, j'avais pris très à coeur l'évènement et ce fut, je dois dire, un immense plaisir que de me travestir en un vrai freak des 80s. Après la longue marche que nous avions faite pour parvenir aux festivités, je passai en premier lieu aux commodités, histoire de checker si ma parure de guerre tenait encore un minimum la route, je me passai un coup de laque, afin de regonfler tout ça. Puis j'allai aux toilettes, gober mon petit parachute de cristaux qui ne fonctionnerait pas. C'est alors que j'entendis ces dames pouffer : "P'tain la meuf carrément elle ramène sa laque quoi.". Ça les faisait bien rire. Ou ricaner.*  Je déglutis. "Je m'en fous". "Je m'en fous". "Le regard des autres, je m'en fous". "Je fais ce que je veux, je m'en fous.". "JEMENFOUSPUTAIN". Je ne m'en foutais pas. Cette basse 'incompréhension me blessa. "Mon Dieu Mon Amour sauve moi." MDMA ne me sauva point du doute et de l'angoisse que fit naître en moi cette péripétie mineure qui heurta directement mon point sensible. Je me rendai à l'évidence : je me trouvais en terrain hostile.
La perspective de passer une soirée plongée dans une réalité alternative extatique s'est donc envolée avec ma réjouissance. Je me retrouvai coincée dans la réalité que j'avais voulu fuir en venant me perdre dans cette "boîte" au milieu d'inconnus hystériques. Cette réalité aux tons ternes et à la lumière crue, cette réalité dure et fade, insipide qui aura probablement ma peau, un de ces quatre. Essayons de danser sur cette musique aigu qui ne nous entraîne pas. Plus de stroboscopes, s'il vous plaît. Plus de basses fréquences, si possible. Non ? Non. Rien ne m'évoque la transe, il n'y a que l'ennui. 
Le sol glissait, un tapis de débris de verres cassés venait me compliquer la tache : je perdais l'équilibre si je balançais trop ma tête de gauche à droite. Je me sentais un peu bête à l'intérieur  Si je tombais, j'avais 80% de chances de me planter un bout de verre dans une artère, alors il me fallait être concentrée : concentrée sur mon corps, concentrée sur la musique, il me fallait rentrer dedans, mais on rentre par où ? Elle est où la porte de cette musique de merde ? J'y arrive pas. Pas de laisser aller, pas d'abandon, pas possible. C'est pas faute d'avoir essayé.
Nous essayons de nous déplacer, avec Charline.
Elle, elle est un soleil dans cette populace nocturne, un phoenix parmi les hiboux hideux de ce lieu sordide. Elle est belle, en toute circonstance, elle lance son corps sur ce son, ondule lentement, quand le rythme bat 180 à la noire.

Nous tentons donc de nous déplacer dans cette cage aux fauves. Ils sont violents, les gens, ils sont durs, quand ils passent, se sentent obligés de te foutre leur coude dans tes dents involontairement pour gagner trois secondes de leur soirée. Tous ces spécimens d'oiseaux de nuit ne faisaient preuve d'aucune considération vis à vis de l'être humain que j'étais. Je n'étais pas un être humain, d'ailleurs, j'étais un truc sur leur passage. C'était une lutte constante pour la survie. Fatiguées comme après un rapport sans orgasme, nous nous assîmes alors (soucieuses dans une boîte en ruine, éternelles romantiques que nous sommes), et je me laissai alors aller à la contemplation et à la réflexion.

"Ce n'est pas le monde qui est trop dur, c'est moi qui suis trop faible.", réalisai-je.

Je me sentis soulagée, un peu.









Vers courts pour l'humeur du jour




 





Ventre à terre 
 Orvets invincibles
Épuisés
 Deux rails de poussière
Un pour toi un pour moi
Nous y  venons !

Inoffensive ?
 On fait quoi ?
Mais demain
 Pas le temps.
Quand est-ce qu'on
 Se bat ?





 
 
 
 
 
 
 




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Un connard vieux, passé et dépassé
Depuis longtemps

Elle cherche des réponses dans le plafond
Cette folle frigide
Elle songe à sa défenestration,
Hors de danger, |elle s'ennuie.
                                       |elle se nuit  
Elle veut partir |avec le roi,
Qui la comblerait d'un seul sourire.
De vivre, vibrer |passivement, 
Comme avant
Elle attend la révélation ultime
Qui  vient pas
 Qu'elle attend
Qui vient pas
Qu'elle attend.
Qui viendra jamais
tant qu'elle    attendra
 


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Apprend moi à chasser

Elle rêvait d'amour, une bite dans le cul.
A la lueur des étoiles déjà mortes,
Elle a fait son choix.

Elle ne se retournera pas.

Sinon elle crève d'avance à l'idée
D'accepter, d'abdiquer, non pas,
A la réalité

Mais à leurs absurdités.

Elle est une guerrière fatiguée,
Mais sur quel homme se reposer ?
Une clope et au lit.

Pas un chat.












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